Parmi les ombres sibyllines, les bois chenus se fondent dans le décor austère
Au cœur du zénith ténébreux, scintillante, perce l'étoile solitaire.
Séparant la terre du ciel, l'horizon immaculé rejoint
Immuablement, la mer cristalline, la recouvrant d'un voile pourprin.

Un friselis léger caresse le paysage grisé somnolant
Les derniers rayons du couchant couvrent les oripeaux du jour fuyant,
Que la lune, très lentement, progressivement, reprise avec motivation,
Tandis que la nuit semble compter ses ombres en haillons.

Si la brumaille s'embellit d'un sourire lunaire,
Seul l'ourlet noir du ciel habille le suaire.
La nuit étoilée, sous l'œil de l'astre taciturne,
Enlumine discrètement la voûte nocturne.

Dans la tiédeur du soir frémissent doucement les flots et les fleurs sauvages.
Estompant leur clarté, le crépuscule embrunit les rivages.
Puis, graduellement, dans le ciel s'éteignent toutes les lumières,
Et, nostalgiquement, l'horizon se revêt de son manteau funéraire.

Le lointain endeuillé se couvre de chimères.
Depuis longtemps, le soleil a sombré dans l'univers.
Dans le linceul de la nuit, la terre s'est enveloppée ;
La nature, délaissée, s'endort en rêvant au retour d'une belle journée