Mais, quelle est cette
ombre dressée
Entre le soleil et la banquise glacée ?
Je risque un œil, surpris et vaguement inquiet.
Oh, non !!! C'est un cauchemar, ce n'est pas vrai ?…
Mon camarade de jeu sur
le sol est allongé
Et la banquise de rouge est tâchée !
Brusquement un homme, une bête, s'avance
Levant sur moi, son gourdin immense !
Dans son regard froid,
aucune pitié, que du mépris
Pour le mignon petit phoque blanc que je suis.
Je voudrais m'enfuir, mais je suis paralysé
Par l'incompréhension, la frayeur angoissée.
Toi, que l'on nomme "l'humain",
ne vois-tu pas mon désespoir ?
Regarde comme sont beaux mes grands yeux noirs …
Je ne suis qu'un bébé, un blanchon, ne me fais pas de mal
!
Je t'aime, moi ! ... Au secours ! Ne sois pas brutal !
Maman, viens m'aider,
je t'en prie, je t'en supplie,
Mais, rapide, un coup précis sur ma pauvre tête meurtrie
Me fait chanceler et tomber inerte près de ma mère ;
Le ciel chavire, je ne vois plus la lumière.
Un voile rouge s'étend
devant mes yeux,
Je voudrais crier, hurler, mais je ne le peux !
Mon atroce calvaire n'est, hélas, pas fini,
Je sens une douleur vive, insupportable qui m'envahit.
Non ! Arrête ! J'ai
mal ! Je ne suis pas encore mort !
Au secours, il arrache ma peau, sans aucun remord.
Dépouillé, nu, mon pauvre corps ensanglanté
Git sur la banquise, à côté de ma fourrure immaculée.
Qu'avais-je donc fait
de mal ? Pourquoi tant de haine ?
L'homme, dans sa folie meurtrière, n'éprouve-t-il aucune
compassion ???
Arrêtez !
ARRÊTEZ CE MASSACRE!!!
volontairement, pas de musique
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