Dans la lumière dorée de l'été,
Assise, seule, dans l'herbe parfumée,
Je me surprends soudain à rêver
En l'admirant, majestueux, sur l'eau, glisser.
Je m'imagine, minuscule, agréablement lovée
Au creux de ses superbes ailes relevées
Formant, ainsi, un berceau de plumes immaculées,
Angélique abri, rempli d'une apaisante sérénité.
Il me regarde et ses yeux sombres m'invitent au voyage,
C'est, je crois bien, pour un charmant partage ?
Il tend son long cou fuselé vers le bleu du ciel,
On pourrait penser qu'avec insistance il m'appelle.
Jamais les couleurs ne m'ont paru aussi éclatantes.
Une voluptueuse brise fait voler ma chevelure ondulante.
Une étrange lueur opaline m'entoure, chimérique,
Me procurant une délicieuse quiétude idyllique.
Un parfum suave s'élève des prairies fleuries,
Chavirant tous mes sens doucement engourdis.
Une musique angélique nous accompagne, féérique,
Aux notes infiniment, extraordinairement séraphiques.
Un bruit, un choc, que m'arrive-t-il maintenant ?
Hélas, ce n'était qu'un rêve … L'espace d'un instant,
Je m'étais endormie sous le saule, dans le lierre rampant
Et mon Ami, le Cygne, me regardait toujours, l'œil pétillant.
Le temps d'un rêve sous les branches …..
Tiens ? sur mes genoux, se trouve une plume blanche ....
N 'était-ce vraiment qu'un songe ???
Que m'arrive-t-il ? C'est absolument prodigieux,
Je m'envole au dessus du lac, vers les cieux,
Accrochée au cou gracile de ce beau volatile,
Survolant lentement champs, prés, rivières et villes.
Un joli colibri vient se poser, malicieux
Sur mon bras, profitant du voyage, heureux.
Nonchalamment, ses grandes ailes déployées,
Mon Ami le Cygne me fait explorer la vallée.